• Une forme de maltraitance passive ...

    Le pauvre enfant, de sept ou huit ans, essayait désespérément d'attirer l'attention de sa mère par toute sorte de câlineries et de pitreries ; mais il n'y avait rien à faire : la femme était abîmée dans son smartphone et ne portait intérêt qu'à ce qu'elle y lisait. Toute une génération et même deux ou trois vont sans doute être confrontées à cette absence-là, la moins poétique, la plus veule : cette façon qu'ont les gens de n'être plus jamais là, même pour leurs enfants ; d'être en permanence happés par cet autre eux-mêmes pathétique, où ils s'engouffrent comme en un entonnoir vers le néant, vers l'irréelle présence, vers la présence de remplacement. Devoir rivaliser avec ce rien, avec ce petit gouffre de poche, doit être terriblement traumatisant et déformant, dans les années où se meuble l'âme.
    Renaud Camus (Journal)


    Une forme de maltraitance passive ...

     

     


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