• Au royaume des fourbes ...

    Par Jack Dion

    Michel Sapin a le sens de l’amitié tendu comme un élastique. Sa directrice de cabinet étant partie pour d’autres responsabilités, le ministre des Finances a recruté Thierry Aulagnon. Signe particulier : ce dernier est un énarque qui était déjà directeur de cabinet de Michel sapin en 19921-1993, preuve que les élites aiment le renouvellement à condition de rester aux commandes.

     Jusqu’ici, rien que de très banal. Là où l’affaire se corse, c’est que Thierry Aulagnon, entre temps, a volé de ses propres ailes vers les cieux du privé, là où l’on sait joindre l’utile à l’agréable. Il a même fait l’essentiel de sa carrière à la très respectueuses Société Générale, éclaboussée par l’affaire Kerviel, où il est resté quinze ans avant de partir en retraite et de venir reprendre du service à Bercy. Cet aller-retour n’est pas un détail. En effet, on n’en est plus à l’époque où le trader portait seul le poids du scandale. La Cour d’appel de Versailles a considéré que la banque avait elle aussi mis le doigt dans le pot de confiture. Si le jugement est confirmé le 23 septembre, la Société Générale pourrait se voir contrainte de rendre les 2,2 milliards d’euros versés par l’État (c’est-à-dire par les contribuables) en dédommagement des pertes occasionnées à l’époque.
    C’est la « République irréprochable » réduite à la caricature. Pour la petite histoire, on rappellera que dans le cadre de la loi Sapin 2, le ministre des Finances se fait fort de lutter contre les lobbies des affaires. Demander à Thierry Aulagnon de lutter contre le lobby bancaire, c’est demander à la Société Générale de lutter contre la Société Générale.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article32135

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