Chaque matin, Benjamin Benoit, cidrier, voyait depuis la cour de sa ferme la collégiale Notre-Dame, noble emblème du XIème siècle. Un jour il eut l'idée d'entreposer du cidre dans six fûts de chêne champenois sous le choeur de cet imposant vaisseau de pierre. Une façon d'allier sa grande passion de l'histoire et son amour du terroir : faire "le meilleur du meilleur", du cidre bio brut.
Le curé de la paroisse a donné sa bénédiction, la ville de Lamballe aussi. Le cidrier a patiemment choisi les pommes de la dernière récolte "petites avec une forte concentration en sucre". Et début décembre il a déposé les fûts dans la salle voûtée.
Puis, il a veillé sur son trésor dissimulé dans cet espace obscur, température entre 7 et 9°, un air qui circule peu.
Mercredi, Benjamin est venu récupérer son précieux nectar qui dormait dans le sous-sol de l'édifice religieux. En 20 minutes, tout a été pompé. Verdict "un cidre très aromatique". En bouche "un goût vanille boisé". En toile de fond, des réminiscences "tarte tatin caramel". Au final, un doux breuvage aux arômes "hors norme"
Soizic Quéro pour Ouest-France (extrait)