Par Vingtras

Alors que des mesures d’urgence sociale et civique seraient les bienvenues pour tenter de rapetasser la société française déchirée et morose, le pouvoir consacre son chant du cygne à une loi sur le prélèvement de l’impôt à la source.

 hommage sans doute à l’incomparable Alphonse Daudet, il me semble bien avoir aperçu dans l’embrasure d’une fenêtre de Bercy, l’hilarant Michel Sapin de Tarascon, "en chemise, en serre-tête, barbouillé de bon savon blanc, brandissant son rasoir et sa savonnette, criant d’une voix formidable : des coups d’épée, messieurs, des coups d’épée... mais pas de coups d’épingle !"

Belles et nobles paroles, dignes de l’histoire si on veut bien rester dans le domaine de l’humour. En tout cas des paroles bien conformes avec l’insignifiance réformiste de ce quinquennat, dont on attendait une grande refonte fiscale, et qui va se terminer par le prélèvement de l’impôt à la source, donnant ainsi aux entreprises la prérogative des gabelous.

Ce qui m’amène à poser cette insolente question : que restera-t-il de cette "présidence normale" ? Des aménagement sociétaux comme la loi sur le mariage pour tous, des commémorations en veux-tu en voilà, et des oraisons funèbres. Où est ce "grand projet de rêve français" qui devait réunifier nos compatriotes et donner du souffle aux jeunes générations ?

Il est sans doute égaré dans les méandres de la technocratie subalterne et médiocre, une technocratie distillée par la bureaucratie bruxelloise, qui, peu à peu, s’est mise à occuper tout l’espace, avalisée par le sourire commercial de Moscovici. La France est donc épinglée.

NB : la scène citée au début de ce billet figure dans le film "Tartarin de Tarsacon". Elle est jouée par Francis Blanche, qui est aussi le réalisateur du film. (voir l’illustration)

blogs.mediapart.fr