• Prolonger la vie ...


    le mouvement des feuilles des arbres

    donne au paysage des chemins
    ou bien des boulevards
    une vie particulière,
    une vie rare et précieuse,
    dense et secrète,
    infinie
    mais lorsque l’arbre est presque dénudé,
    cette vie alors pleinement visible sans masque possible
    derrière la masse disparue,
    devient inouïe,
    saisie dans un dépouillement
    et une résistance d’une force et d’une émotion extraordinaire,
    son mouvement en lutte en pleine lumière
    qui devient une tragédie du sublime,
     un chant de l’absolu,
    cette vie juste précise,
    attachée ici et là aux branches,
    avec fragilité, à l’instant immuable
    (malgré l’inéluctable qui attend les suspendues en sursis)
    Pierre Cressant


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