• Grandes ou petites, regroupant quelques centaines d’adeptes ou drainant des centaines de millions de soumis, les sectes jouissent de l’imprescriptible liberté de promouvoir des morales, d’édicter des lois internes auxquelles leurs croyants sont invités à déférer. Il leur est légitime d’admettre ou non le mariage entre fidèles et mécréants, le divorce, la contraception, l’homosexualité. En revanche, qu’elles ne s’avisent pas de régenter la vie de ceux qui entendent demeurer en dehors de leurs emprises.

    Et si la liberté tenait à faire tout ce que l’on veut dès lors que cela ne nuit à aucun être ! Idée simple, n’est-ce pas. Souvent énoncée et bien vite oubliée. Alors, changeons les valeurs pour édifier une société fondée sur l’hédonisme altruiste, la compassion, la haine de la cruauté, la prévalence de la sobriété heureuse, le mépris de l’esprit de concurrence, de compétition, de rentabilité. Que finisse le temps des sacrifices.

    Gérard Charollois

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  • Par Gilles Debacq

    Dans les réactions provoquées par le départ de Depardieu en Belgique, on entend beaucoup de remarques du genre "Il nous a tant fait rêver", étendant allègrement le jugement positif porté sur une facette talentueuse d’un individu à l’ensemble de sa personnalité.
    En l’espèce, le cas de depardieu est représentatif de ce besoin actuel quasi pathologique d’admiration sans limites de pseudo-héros ; en effet, il n’est que d’écouter les interviews de ce personnage volontiers brutal, grossier avec ses interlocuteurs, ou d’égrener la liste des dictateurs qu’il honore de son amitié pour se faire une idée de sa "beaufitude", qui n’a pas attendu son exil belge pour s’exprimer. Arrêtons d’admirer béatement des vaches sacrées !
    Sur l’aspect fiscal on n’entend pas de remise en cause des règles de cette maison commune qu’on appelle Union Européenne, et dans laquelle il paraît normal qu’un pays colocataire siphonne la partie fiscale d’une richesse produite chez son voisin de palier. Exigeons l’interdiction pour tout les membres de l’UE de l’hébergement fiscal d’un ressortissant produisant sa richesse dans un autre État membre.

    Et les vaches, sacrées ou non, seront bien gardées...
    Gilles Debacq
    Marianne
    N° 818/819 du 22 décembre 2012

     

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  • bilger.jpg Par Philippe Bilger

    Cela fait longtemps que j’éprouve le sentiment, pour certains sujets fondamentaux, que le citoyen est délibérément mis hors jeu. À chaque fois que j’exprimais ce désappointement ou, pire, cette frustration devant ce déficit de démocratie, les bonnes âmes me répliquaient - avec cette ennuyeuse et stérile sagesse des nations - qu’il convenait de laisser parler et faire les spécialistes. Qu’il y a des problèmes trop importants pour que leur examen et leur solution soient confiés au peuple.

    J’ai toujours détesté cet impérialisme de l’appropriation du savoir, des choix et des décisions par une élite ou prétendue telle. Non pas que l’anarchisme me paraisse être une voie d’avenir mais il est clair qu’à force d’exclure, sous le prétexte de la compétence nécessaire, des goûts et de la culture obligés, de la technique indispensable, la masse de tout qui la concerne directement, la République se videra de sa substance. Et nous aurons une France impeccablement logique et rationnelle mais privée de l’essentiel : la chaleur de la vie collective, la création inventive et fulgurante du progrès inédit, des avancées atypiques, de l’inattendu et du singulier. Contre les sentiers trop battus et les évidences trop admises. Mais il fallait trouver un moyen de permettre cette expérience, "le pari d’un avis citoyen". Il a été tenté et réussi sur le système de santé. L’Institut Montaigne a choisi vingt-cinq Français pour proposer des pistes de changement. On aurait pu aussi bien évoquer la culture, la Justice, les jurys artistiques, les finances publiques, les transports, la vie au travail, les rapports avec l’administration, les sports, la gestion municipale...
    La méthode est la suivante : durant deux fins de semaine, les personnes sélectionnées par Harris Interactive - quatorze femmes et onze hommes - ont été réunies pour une formation accélérée avec des chercheurs qui leur ont présenté objectivement l’état de la question, les problématiques, les blocages et les éventuelles perspectives. La dernière fin de semaine laissait le champ libre aux citoyens qui, malgré l’encadrement relatif qu’on avait souhaité leur imposer, ont bousculé, interpellé, contredit, ont innové et démoli les idées reçues, ont ouvert des chemins et des pistes inconcevables au grand dam de telle ou telle autorité officielle et médiatique dont l’amour-propre était offensé. Ainsi, pour Patrick Pelloux l’urgentiste qui apparemment ne désirait pas tout concéder de son influence et de l’aura qui lui était attachée. Mais rien de pire, rien de plus iconoclaste pour les images d’Épinal, les adeptes de dialogue artificiel et les vanités confortables que le citoyen béotien, faisant de son ignorance et de son questionnement sans tabou une force incroyable. Pour la santé, ce fut un raz-de-marée social, politique, décapant.
    Il serait plus que salubre de multiplier ces expériences. De constituer l’État comme la maison du peuple. Tout ce qui sort de la bouche de celui-ci n’est pas forcément juste ni pertinent mais il est fondamental qu’on cesse de sanctifier le discours des professionnels qui avec leur savoir, leurs préjugés, leur corporatisme, leurs dissensions internes risquent de s’éloigner de la vérité, tout simplement à cause de leurs intérêts. Au risque de tomber dans le paradoxe, la démocratie et ce qu’elle implique justifient que les avis citoyens ne soient plus un essai, une expérience mais le fondement même d’un pays faisant suffisamment confiance à sa communauté pour la faire participer à l’élaboration de son destin.

    Ce n’est pas faire preuve de démagogie que de mettre le peuple à sa place : la première. Qu’on cesse de le présumer collectivement niais ou limité pour éviter d’avoir à le solliciter, à le consulter. Qu’on ne le coupe pas en tranches idéologiques pour lui faire perdre unité et vigueur. Il résistera à toute volonté, à toute perversion qui prétendrait le domestiquer. De plus en plus, les citoyens, sur tous les plans, dans tous les domaines, devront se mêler de ce qui les regarde. La République n’ira pas plus mal.

    philippebilger.com
    Altermonde-sans-frontières


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  • Par Théophraste R.

    Le môme tueur est entré dans l’école avec deux armes de poing très redoutables et un fusil-mitrailleur semi-automatique APPARTENANT À SA MÈRE ! Cette dame était institutrice. C’est quoi ce pays où des enseignantes possèdent de tels arsenaux ?

    Les parents savaient-ils que cette personne à qui ils confiaient leurs enfants étaient une dingue de la gâchette ? Ça leur fait quoi aux Étatsuniens de se lever le matin en se disant : « Tiens, aujourd’hui, trente-quatre personnes vont mourir d’une balle dans la peau ? » C’est quoi ce pays où des millions de gens pensent que s’il y a des tueries, c’est parce que les citoyens ne sont pas TOUS armés ?

    C’est quoi cette nation de cow-boy qui n’envisage pas de supprimer de sa Constitution le deuxième amendement (voté en 1791) qui garantit à tout habitant le droit de porter une arme ? À l’époque, les citoyens redoutaient que le gouvernement puisse les désarmer pour imposer une armée de métier ou une milice. En 2008, la Cour suprême ordonna que l’autodéfense était un élément central du droit. Cette tradition du citoyen en armes date du XIIème siècle, en Angleterre, quand le roi Henry II obligea les hommes libres âgés de 15 à 50 ans à participer à la défense publique. Plus tard, chaque sujet de sa Majesté eut l’obligation de protéger le roi et de participer à la répression des émeutes.

    Cro-Magnon aussi était armé.

    Théophraste R.
    (qui doute de certains aspects de la civilisation étatsunienne)

    legrandsoir.info


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  • Se regrouper pour acheter, je voyais un reportage intéressant sur l'achat de fuel domestique qui est devenu d'un prix exorbitant, là je suis d'accord ... mais penser que "Groupon" c'est pour nos beaux yeux, il y a un sacré pas que les gens se refusent à voir ... à réfléchir ...
    La grande mode, pour tout, c'est la box ... par exemple ...
    Une box pleine de surprises que les enfants guettent chaque mois. 2 types : une box fille ou une box garçon. 4 à 6...
    Je ne sais pas comment débute l'engrenage, mais bon sang ne plus se laisser le choix, ce sont les autres qui décident de ce que vous devez recevoir tous les mois ?
    Je suis scotchée par si peu de lucidité, ce désir de recevoir ces faux cadeaux ... plus aucune personnalité ils sont des acheteurs les yeux bandés ... du moment qu'ils achètent ...

    box-bio-ecolili-2-528x353.jpg


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  • la-nra-puissant-lobby-pro-armes-compte-4.jpg
     Symbole de Satan

     

      Manny Francisco, Manila, The Phillippines
      Le drapeau des assassins americains
     
     
      Paul Zanetti, Australia
     NON
      
     Taylor Jones, Politicalcartoons.com
    Le drapeau des innocents
     Dario Castillejos, El Imparcial de México
     Pourquoi ?
    Angel Boligan, El Universal, Mexico City

    Equipement scolaire


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  • Encore un palmarès international dans lequel la France risque de décrocher ! Pour le moment avec 450 grammes par personne et par an, les Français pouvaient se vanter d’occuper la 2ème place sur le podium mondial des mâcheurs de chewing-gum, derrière lers États-Unis. Mais voilà, nous mastiquons de moins en moins : 13 millions de chewing-gums par jour seulement ! Depuis 2007, les ventes en valeur ont fondu de 6 %

    La faute au ministère de la Santé, qui, au nom de la lutte contre l’obésité, a fait retirer, il y a quatre ans, toutes les friandieses sucrées qui trônaient à l’avant des caisses de supermarché ? Les fabricants de gomme à mâcher ont eu beau plaider que, dans plus de la moitié de leurs produits, ils avaient remplacé le saccharose par des édulcorants, rien n’y a fait..
    D’autant que les faux sucres, ce n’est pas vraiment la panacée : la polémique sur les possibles effets cancérigènes de l’aspartame n’est toujours pas finie.
    Le procédé pour faire de la gomme à chewing-gum étant peu ou prou le même que celui utilisé pour faire un pneu de voiture. C’est d’ailleurs Goodyear, l’un des leaders mondiaux du pneumatique, qui fournit la matière première pour le numéro 1 du chewing-gum, Wrigley, avalé par le groupe Mars en 2008 pour près de 15 milliards d’euros. Très discrets sur cette opération appétissante, les majors de la pâte à mâcher ont une idée géniale pour relancer leurs ventes. Exit l’« haleine fraîche » avec le sourire « ultra-bright », voilà le chewing-gum pour chômeurs !

    Mais là où l’industrie de chewing-gum se fait ultradiscrète, c’est sur la composition de la gomme elle-même. En effet, 20 % de ce que l’on mastique vient du pétrole. Au départ, le chewing-gum était fabriqué avec du latex naturel tiré d’un arbre tropical mexicain, le sapotier, mais, comme il n’y avait pas assez d’arbres pour répondre à la demande, l’agroalimentaire a eu l’idée d’utiliser du caoutchouc synthétique, fabriqué avec des polymères extraits du pétrole.

    On mâche désormais pour « casser l’ennui », dixit l’américain Kraft Foods, deuxième firme agroalimentaire de la planète, qui s’apprête à lancer un chewing-gum pour sans-le-sou, vendu à l’unité pour 10 centimes d’euro. Voilà encore une idée à la gomme...

    Le Canard Enchaîné N° 4807 du 12 décembre 2012



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  • Au-dessus de l'industrie navale, le ciel de Loire est plombé. Au-delà de la livraison de deux paquebots au printemps prochain, le carnet de commandes ressemble à un panneau d'acier destiné à former une coque de navire : plan, plat, sans relief.
    Une commande de pétroliers ravitailleurs pour la Marine nationale est vaguement dans les tuyaux. Mais on sait le mauvais état des finances publiques. Ce sera forcément long, avec des processus de décisons complexes. D'ici là, beaucoup d'eau aura coulé dans la Loire.
    Le vrai métier de Saint-Nazaire ce sont les paquebots. Les chantiers italiens et allemands continuent de décrocher des commandes. Pas la France, pas Saint-Nazaire. Mais on n'en parle pas.
    Les déclarations s'empilent sur N.D. des Landes. L'éventuelle nationalisation de Florange a fait long feu. Mais le sort de la Navale et des 4 à 5.000 salariés qui en dépendent ne mobilisent pas l'espace démocratique et médiatique. A croire qu'il n'y a pas d'imagination à déployer, pas de remise en cause à lancer pour sauver la filière.
    Heureusement, deux images rassurent. Nicolas Sarkozy, comme François Hollande sont venus sur place serrer des mains et dire leur attachement à la Navale. Ca c'était avant les présidentielles.
    Depuis silence radio.
    Cyrille Pitois pour Ouest-France

    st-naz.jpg


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  • dollar-copie-1.jpg

    L'acquiescement devient rituel,
    tellement enraciné qu'il
    est devenu un instinct.
    Perpétuelle désillusion
    Devenue la règle
    L'espoir est une illusion !
    Nos dirigeants sont la lie du monde
    Mais qui sont-ils vraiment ?
    Nous ne le savons plus


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  • Michel Serres

    Cette question du mariage gay m’intéresse en raison de la réponse qu’y apporte la hiérarchie ecclésiale. Depuis le Ier siècle après J.C., le modèle familial c’est celui de l’Église, c’est la Sainte Famille.

    Mais, examinons la Sainte Famille, le père n’est pas le père : Joseph n’est pas le père de Jésus, le fils n’est pas le fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph. Joseph, lui, n’a jamais fait l’amour avec sa femme. Quant à la mère, elle est bien la mère mais elle est vierge. La Sainte Famille c’est ce que Levi-Strauss appellerait la structure élémentaire de la parenté. Une structure qui rompt complètement avec la généalogie antique, basée jusque là sur la filiation : la filiation naturelle, la reconnaissance de paternité et l’adoption.

    Dans la Sainte famille, on fait l’impasse tout à la fois sur la filiation naturelle et sur la reconnaissance pour ne garder que l’adoption. L’Église, donc, depuis l’Évangile de Saint Luc, pose comme modèle de la famille une structure élémentaire fondée sur l’adoption : il ne s’agit plus d’enfanter mais de se choisir. À tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez jamais parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant « je t’ai choisi », « je t’adopte car je t’aime », « c’est toi que j’ai voulu ». Et réciproquement, l’enfant choisit aussi ses parents parce qu’il les aime.

    De cette sorte que pour moi, la position de l’Église sur ce sujet du mariage homosexuel est parfaitement mystérieuse : ce problème est réglé depuis près de 2 000 ans. Je conseille à toute la hiérarchie catholique de relire l’Évangile selon saint Luc, ou de se convertir.

    Michel Serres, né le 1er septembre 1930 à Agen (Lot et Garonne) est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres français.

    oulala.info


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