Comment un pisteur bédouin voit le désert
Sur une toile apparemment vierge et sablonneuse, les signes et les symboles abondent.
par Gitit Ginat

Le loup était venu de loin. La région d'Aravah, pour être exact, à des dizaines de kilomètres. Il était possible que les chameaux, le cheval, Barbara le chien, peut-être le chat l'aient vu. Peut-être l'avaient-ils chassé.

Aucun humain n'a vu ce loup, mais Adel Walidie connaît son histoire. Il tient entre ses doigts une fiente sèche et friable. De là, il peut dire qu'un loup a visité, qu'il était là quelques jours auparavant, qu'il venait de l'Aravah. Le loup avait mangé des dattes, et il n'y a pas de dattes dans le cratère de Ramon, une caractéristique géologique du désert du Néguev en Israël, où se trouve la tente de Walidie. L'endroit le plus proche où ils sont cultivés est dans l'Aravah.

Walidie, qui appartient à la tribu bédouine Azazme, possède un complexe hôtelier, Ben Midbar ("Enfant du désert"), sur une falaise surplombant le cratère. Il a appris de son père, Walidi, comment élever et dresser des chameaux. Il a ensuite servi dans l'armée israélienne, puis a étudié dans le cadre du programme interdisciplinaire de thérapie en milieu sauvage au Kibbutzim College de Tel Aviv. Il a été le premier guide bédouin de la Société pour la protection de la nature en Israël, et se trouve également être l'un des pisteurs les plus connus de la région du Néguev.
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