Comme de nombreuses îles des Caraïbes, la Dominique a une sombre histoire en matière d'esclavage mais témoigne également du vaillant combat des peuples opprimés pour la liberté. Jacko Steps marque l'emplacement d'un camp formé par l'éponyme Jacko, qui, au milieu du XVIIIe siècle, s'est échappé du domaine de Beaubois après avoir été emmené de sa maison en Afrique par des esclavagistes européens. Après s'être installé sur un plateau dans la jungle intérieure de la Dominique, l'endroit est rapidement devenu un refuge pour d'autres personnes fuyant l'esclavage – que l'on appelait « marrons » – ainsi qu'un centre de résistance organisée contre l'oppression.

Pendant des décennies, Jacko et ses compagnons marrons se sont battus avec succès contre les troupes coloniales, employant des tactiques de guérilla et prenant souvent leurs ennemis par surprise. Ils ont continué jusqu'à ce que leur camp soit découvert lors d'une offensive du gouverneur de l'époque, George Robert Ainslie, en 1814, qui a entraîné la mort de Jacko et de nombreux de ses partisans et la destruction du camp.

Aujourd'hui, le lieu est un rappel poignant de l'histoire coloniale sanglante, ainsi que de la lutte des marrons contre la pratique brutale de l'esclavage. Du XVIIe au XIXe siècle, quelque cinq millions d'hommes et de femmes réduits en esclavage ont été emmenés d'Afrique vers les Caraïbes. Il ne reste qu'un seul repère historique du camp : une série de marches massives, taillées dans la roche par Jacko et son peuple, descendent jusqu'à la rivière et fournissent un autre itinéraire pour accéder ou échapper au camp.

En dehors de ces étapes, il ne reste pratiquement aucune preuve matérielle de l'implantation. Et pourtant, dès que l'on se trouve au milieu du plateau entouré d'une jungle épaisse et verdoyante, l'histoire du lieu semble envahir ses pores. Avec un peu d'imagination, vous commencez à voir le camp et ses habitants autour de vous. (Atlas obscura)