Quand l'été arrivait, mes grands-parents partaient pour Brétignolles-sur-Mer et nous emmenaient parfois, mon frère et moi dans leurs bagages.

Nous prenions le car ; mes grands-parents ne possédaient pas d'automobile.

C'était l'occasion de voir la famille, les cousins, cousines qui parlaient un dialecte local, le Patois vendéen dont on ne comprenait pas un mot et des tantes à moustaches qui nous embrassaient à qui mieux mieux dans des saveurs de vinasse, de sueur et - j'ose le dire - de pisse.

"Tata, tu piques !" risquais-je dans un souffle ! "On ne parle pas comme ça à Tante Marie rétorquait ma grand-mère, qui était aussi sa soeur.

Tante Marie n'avait jamais quitté Brétignolles. Le sol de sa maison était en terre battue. Je l'ai toujours vue qu'habillée de noir. Elle était veuve, comme étaient veuves très jeunes les femmes de marins-pêcheurs.

Ma Grand-Mère avait préféré la ville. Elle était partie pour Nantes dans les années 1930. Son métier de couturière signifiait une promotion sociale.
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Je trouve ce texte émouvant, au fond, j'ai vécu cela. Ma mère était couturière parce que, pour son époque, avoir un métier était une promotion. Ma génération deviendrait secrétaire ...