• Vendanges ...

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    Cette maison où je vis fut la maison d’un viticulteur, mon arrière grand-père maternel.
    A cette époque la maison était ferme, il y avait la cave, qui est maintenant le garage, que j’ai connue dans mon enfance, avec le pressoir carré, dont j’ai eu tant de peine à me séparer, mais cette cave contenait la récolte d’une année de mes grand-parents donc je suppose que si c’était son métier, il devait y en avoir une autre, je suppose aussi qu’ils avaient au moins un cheval et une vache ? La famille .. nombreuse ... devait vivre dans une ou deux grandes pièces ? je regrette de n’avoir point demandé à mémé. Du temps de mon grand-père, la vigne c’était sacré. Ca demandait un énorme travail, la taille, dépater ? charruer, c’était le père Chiron qui venait avec son cheval. Puis il y avait les vendanges ... et là, quelle belle journée. Depuis la veille, les femmes étaient en cuisine ... en général c’était tête de veau entière ? je me souviens de la langue de boeuf de maman, à la sauce Madère, quel délice ... J’ai le souvenir de belles journées. Mon grand-père travaillant, c’était le samedi, il y avait mon père, des copains de pépé, du chantier. Nous commencions de bonne heure, je prenais toujours l’autre côté du rang de mon grand-père ... c’est épuisant de couper ces grappes, les rangs sont bas. Nous mettions les grappes dans des baquets fabriqués par Pépé avec R.C. peint dessus, ses initiales. Un homme passait dans les rangs avec la hotte, le baquet était vidé, puis la hotte dans des baquets plus grands, foulés avec un énorme pilon ... Vers 10 heures, les femmes arrivaient avec le panier plein de charcuterie et du vin blanc, nous allions nous asseoir sous les arbres, c’était le premier moment de détente. Un premier chargement était apporté à la cave et mis eu pressoir et c’était à Pépé qu’était réservé le va et viens, le tic tac de la presse ... le matin il était très alerte, le soir un peu moins ... Puis ce premier jus si sucré, si collant qui coule dans un autre baquet, cette odeur de mout ... Nous mangions le plus tard possible, souvent sous la tonnelle, le repas était long et lourd et bien arrosé alors le travail, l’après-midi était moins rentable ... Tous les crus ne se cueillaient pas le même jour .... Et le soir tout ces hommes étaient bien fatigués, le dos moulu bien sûr, mais un tantinet ivres aussi ...
    Quand grand-père est mort, papa a pris la suite, mais avec lui la joie avait disparue ... boulot-boulot ... pourtant il l’aimait bien la vigne, c’était la communauté des vendanges qu’il n’aimait pas, les chiens ne font pas des chats, j’ai la solitude paternelle !
    Je garde un merveilleux souvenir de ces temps anciens où j’habitais encore dans un village avec battages et vendanges ... maintenant c’est une banlieue dortoir !
     
     


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