• La connotation négative de «Pays sous-développé» a forcé les Nations Unies, le Wall Street Journal, et les diverses parties de persuasion politique de désigner les pays du Tiers Monde en tant que nations «en développement», un terme un peu moins insultant que «sous-développé», mais tout aussi trompeur. Je préfère utiliser «Tiers Monde», car «en développement» parait  être juste un euphémisme qui semble dire que les "sous-développés", ont,  tardivement  commencé à faire quelque chose". Cela implique que  la pauvreté qui règne chez eux est le fait de leur condition historique d'origine et non pas quelque chose d'imposé par les Pays impérialistes. Cela suggère faussement que ces pays se développent alors qu'en fait leurs conditions économiques sont généralement dégradées. La  théorie dominante énoncée de façon répétée que les  États-Unis et les autres parties du monde occidental vont contribuer à élever les nations «arriérées» du Sud, en leur apportant la technologie et en leur enseignant les habitudes de travail appropriées est fausse. C'est une version mise à jour des "cadeaux apportés par l'homme blanc", une "fantaisie impérialiste".
    Selon le scénario de ce fameux développement, avec l'introduction des investissements occidentaux, les secteurs économiques en amont des pays pauvres vont libérer leurs travailleurs, qui vont alors  trouver des emplois plus productifs dans le secteur moderne avec des salaires plus élevés. Comme le capital s'accumulera, les entreprises devront réinvestir les bénéfices en créant ainsi des produits de meilleure qualité, des emplois, du pouvoir d'achat, et des marchés. Finalement, une économie plus prospère qui évolue. (Comme elle a en fait existé avec l'ère industrielle aux USA et en Europe, on leur promet la même chose, sauf que notre économie s'écroule et que la terre meurt de ce que nous avons fait).
    Cette "théorie du développement» ou «théorie de la modernisation», comme on l'appelle parfois, n'a que peu de rapport avec la réalité. Ce qui a émergé dans le Tiers Monde est une forme intense d'exploitation du capitalisme. Les conditions économiques se sont détériorées de façon drastique avec la croissance des investissements des sociétés transnationales. Le problème n'est pas que les terres sont pauvres ou les populations improductives mais que l'exploitation étrangère a accentué l'inégalité des classes. Les investisseurs vont dans un pays non pas pour l'élever, mais pour s'enrichir.
    Michael Parenti

    Ces couleuvres qu'on nous force à avaler ...


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