C'est effroyable, mais on le fait.
Après avoir été au loin, au plus profond, creusé par l'absence et le silence,sans air, sans lumière, sans souffle, sans pensée, sans rêve , sans voix, après avoir perdu la faim, la foi, les nuits, après avoir tremblé à l'infini, après avoir eu froid tous les jours sans l'autre, tous ces gestes sans l'autre ...
On défroisse le linceul qui nous couvrait aussi, on caresse l'étoffe, on la regarde encore,on la plie avec soin, on fait son deuil , mais on ne revient pas d'un rendez- vous manqué.
sorj chalandon