• Fêtant son anniversaire ce samedi, Julien Dray avait invité le gratin socialiste.

    Apprenant que Dominique Strauss-Kahn allait débouler, Ségolène Royal, Pierre Moscovici et Manuel Valls ont pris leurs jambes à leur cou, pire que si on leur annonçait la venue du Diable. Venant de Ségolène Royal, féministe convaincue, on peut comprendre. De l’ex-disciple Moscovici, et surtout de Valls qui n’a eu de cesse de défendre DSK sur les plateaux télé, moins.

    Mais les deux postulants à un poste de ministre n’avaient pas envie, qu’à quelques jours du second tour, la droite s’empare de l’anecdote et que le hochet promis leur passe sous le nez. L’amitié s’arrête là où commence la raison ministérielle.

    Bruno Testa
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  • Le glanage urbain !
    ⋅ Le glanage constitue une réalité urbaine incontestable bien que non mesurée à
    l’heure actuelle, observable en particulier à la fin des grands marchés et autour des
    poubelles des commerçants et enseignes de proximité des centres villes et des
    quartiers commerçants.
    ⋅ Ce phénomène concerne des individus de tous âges et de conditions diverses, la
    grande majorité d’entre eux ayant pour point commun d’être en butte à des difficultés
    économiques (notamment) qui les empêchent pour tout ou partie, d’acheter leur
    nourriture.
    ⋅ La pratique du glanage pour être efficace (i.e qu’elle fournisse au glaneur une
    ressource alimentaire) nécessite du temps et requiert des compétences et des
    ressources personnelles importantes, devant lesquelles les glaneurs sont inégaux :
    les plus âgés ou affaiblis, les plus fragiles psychologiquement et socialement sont
    les moins à même d’y faire face.
    ⋅ Une raréfaction de la ressource (suite à la disparition de certains sites de glanage,
    au durcissement des conditions de son exercice, à l’évolution de la réglementation et
    de son application…) constituerait un risque pour l’alimentation des glaneurs les plus
    vulnérables, surtout pour ceux d’entre eux qui ne peuvent ni acheter leur nourriture,
    ni avoir recours à l’aide alimentaire (pour diverses raisons) et/ou qui ne sont pas en
    mesure de modifier leurs habitudes.

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  • Nicolas Sarkozy a joué la stratégie de chasser les voix du FN en prenant le virage du tout sécuritaire. Cependant, il a été très mal inspiré et s’est entouré de mauvais conseillers. Ce choix risqué aurait pu marcher s’il avait été intelligemment assumé et basé sur de vraies convictions humanistes – en clair, pour le vrai bien-être des Français et non pas pour des questions purement électoralistes. Dans son ombre, nous trouvons ceux qui participeront à le mener droit dans le mur du 2éme tour : les sécuritaristes Tandonnet, Buisson, Guéant ou autre Bauer.

    Les électeurs du Rhône (11ème circonscription ) ont le privilège d’avoir « Monsieur tolérance zéro » - dit Georges Fenech - qui se présente sous l’étiquette « UMP » aux prochaines législatives. Portrait de ce faux nez du Front National : Georges Fenech a toujours pensé et agi extrême droite. Dès 1989, il fréquente le « Club de l’Horloge » qui est la passerelle droite-extrême droite. En 1992 alors qu’il était juge à Lyon, il prononce un non-lieu dans l’affaire de l’assassinat du juge Renaud. En effet, ce dernier avait découvert qu’une partie du butin du « gang des Lyonnais » avait servi à alimenter les caisses d’un parti extrémiste issu du gaullisme à travers le S.A.C. (Service d’Action Civique).

    En 1996, il prend la présidence de la très droitière APM (Association Professionnelle des Magistrats). En 2008, quand il était rapporteur de la commission des lois à propos du texte sur la "rétention de sûreté", il avait expliqué que ce dispositif fonctionnait bien en Allemagne... oubliant de préciser que cette mesure (la « Sicherungsverwahrung ») avait été signée par un certain Adolf Hitler. C’est lui qui a introduit en France le bracelet électronique des Conservateurs américains les plus réactionnaires. Plus récemment, on le retrouve le 30 mai 2011 à la salle des fêtes de Mornant, au côté du frontiste Gilbert Collard lors d’une conférence sur l’erreur judiciaire.

    Le 18 avril dernier à Condrieu au côté de Jacques Remiller (Droite Populaire) lors d’un meeting de campagne et le 23 avril à Grigny au côté d’un autre de la Droite Populaire : Dominique Tian. Et pour lever toute ambigüité quant à ses motivations, notons qu’en début de son ouvrage « Tolérance zéro » de 2001, Georges Fenech remercie deux personnages. Le premier est l’avocat Gilles-William Goldnabel connu pour ses idées d’extrême droite. Le deuxième est Xavier Raufer, ancien cadre du parti d’extrême droite Ordre Nouveau et co-auteur avec Alain Bauer d’un ouvrage sur la sécurité.

    Il n’y a rien de mal à parler de sécurité, mais quand ce discours est "manipulatoirement" basé sur la peur et l’amalgame il se retourne inévitablement contre ceux qui l’utilisent uniquement pour se faire élire. Sarkozy et son « supporter » Fenech le découvriront bientôt.

     

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  • Rien n’est plus déplacé et injuste que les attaques personnelles, la pire bassesse étant de s’attaquer aux proches, innocents, de ceux qu’on veut dénigrer. Ajoutez à cela la vulgarité et un manque d’humour flagrant et vous obtenez un député qui se comporte comme un charretier. Il y a un côté Jean Marie Le Pen chez Lionnel Luca, tous deux ont l’insulte vulgaire et plus fréquente que le commun des mortels. On imagine, ou on constate, un rictus déplaisant quand ça leur sort de la bouche. Souvenez-vous bien, vous avez vu ça au Front National à plusieurs reprises.

    Luca fait l’unanimité dans la classe politique, à gauche comme à droite, avec la déplorable sortie sur la compagne de François Hollande. Les mauvais jeux de mots sur les patronymes sont les plus nuls et les plus choquants. Si Luca avait une once de classe et un grain d’intelligence, il s’en prendrait à Hollande directement, sur son programme par exemple. Il faut être désespéré et à court d’arguments pour employer ce procédé déloyal et d’une vulgarité à vomir. Oser agir de la sorte le disqualifie. Luca n’est absolument pas honorable ni fréquentable, c’est la honte ! C’est quand même invraisemblable qu’un pauvre mec comme ça soit un responsable politique. Il a à son actif un florilège d’interventions mal à propos sur des tas d’adversaires. Avec un ami comme lui Sarkozy n’a pas besoin d’ennemis. Manque de classe est ce qui vient à l’esprit quand on découvre cet illustre inconnu de la politique. Il « préfère Rachida Dati à Fadela Amara parce qu’elle est moins moche ». Là, il s’attaque au physique, pas très glorieux tout ça Monsieur Luca. Et « le seul truc à récupérer chez Eva Joly, ce sont ses lunettes ». Il y a des coups de pied au cul qui se perdent.

    Oser dire en comparant la compagne de Hollande à un chien « c’est pas sympa pour le chien, ça » c’est d’un douteux et d’un glauque inouï. On n’ose pas insulter Luca mais c’est digne d’un individu tordu et pourri dans sa tête. L’époque, fort heureusement, n’est plus aux duels. Elle n’est plus non plus à faire bastonner les indélicats par des laquais. Pourtant c’est tout ce que ce triste individu mériterait. L’ex-époux de Valérie Trierweiler pense attaquer Luca en justice. On souhaite qu’il le fasse. On aurait tort de prendre à la légère le comportement odieux de Luca. En fin de compte c’est une femme qu’on insulte et c’est aussi une mère dont les enfants peuvent souffrir de l’agression. Luca semble peut-être avoir un problème vis-à-vis des femmes : Fadela Amara, Eva Joly et Valérie Trierweiler sont ses dernières cibles, ainsi que Nathalie Arthaud. En choisissant sans galanterie ses cibles parmi la gent féminine, ce lambda de la politique se comporte aussi en lâche, ce qui nous le rend encore plus antipathique.

    Sarkozy s’honorerait à tancer Luca. Sans vouloir exagérer ni extrapoler au-delà du raisonnable, ses méthodes abjectes rappellent les heures déplaisantes des années 30 en Allemagne. La sortie malheureuse de Luca est loin d’être aussi grave, bien sûr, mais l’odeur nauséabonde est la même.

    Algarath

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  • André Bellon

    La présidentielle est, paraît-il, le moment où se fixent les grands objectifs du pays pour les 5 années à venir. Force est de constater pourtant qu’une question pourtant essentielle, peut-être la plus importante, n’a été qu’à peine effleurée : l’Europe.

    De traité en traité, la souveraineté populaire est bafouée ; de texte en texte, les représentants du peuple sont réduits à n’être que des pantins. La volonté des citoyens, pourtant clairement affirmée par le vote négatif au Traité Constitutionnel Européen le 29 mai 2005, a été méprisée par Nicolas Sarkozy, devenu Président de la République.

    Demain, se profile déjà un nouveau texte : le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire (TSCG). Complétant le Mécanisme Européen de Stabilité – MES – (déjà ratifié par le Parlement français en février dernier), le TSCG dépouillera officiellement les Parlements nationaux de leurs prérogatives budgétaires et financières au profit d’une technocratie irresponsable (commission européenne, Banque centrale européenne, ministres des finances déconnectés de leur pays, etc.). Il renforcera une fois de plus l’emprise des « marchés financiers » sur la vie publique.

    Il importe de se mobiliser pour que ce texte, négocié par le Président sortant, ne soit pas ratifié par l’élu du 6 mai. Cette nécessité est d’autant plus grande que François Hollande comme Nicolas Sarkozy ont rejeté l’idée de soumettre ce texte à referendum. Les manifestations du 1er mai sont traditionnellement l’occasion d’affirmer les intérêts des travailleurs ; cette année, au delà des conjonctures électorales, réaffirmer le refus de l’extension des pouvoirs occultes et antidémocratiques n’est pas une question politicienne, mais un combat pour les acquis sociaux déjà bien mis à mal par les réformes précédentes.

    Il ne faut pas crier au loup devant la montée des extrémismes si on continue à les alimenter par des mesures contraires à l’intérêt du monde du travail et destructrices de la démocratie. Il faut au contraire redonner sens et vie à la République et à la citoyenneté. C’est pourquoi il faut exiger l’élection d’une Assemblée constituante en France. Elle seule pourra changer un jeu politique stérile et remplacer des institutions autoritaires par une nouvelle Constitution débattue et choisie par le peuple.

    pouruneconstituante.fr
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  • Jean Luc Mélenchon est en train de donner une leçon de fair-play, de noblesse et d’éthique à la classe politique et aux Français, qui inspire le respect et, pourquoi pas, une certaine dose d’admiration. En signifiant clairement que tout doit être mis en œuvre au deuxième tour pour battre Sarkozy, il incite clairement à mettre l’autre bulletin dans l’urne.

    Et tout ça sans contrepartie de la part de François Hollande, qui veut avoir les coudées franches pour appliquer son programme, et son programme seulement. Il n’a nulle intention d’avoir à composer avec qui que ce soit et encore moins avec la Gauche de sa Gauche. On peut se féliciter que ce soit une Gauche qui va être au pouvoir mais on déplore que l’autre Gauche, réunie sous la bannière du Front de Gauche, ne soit pas partie prenante. Sûr d’avoir un maximum de reports de voix du Front de Gauche, Hollande s’exonère d’incorporer des thèmes de ce courant, et ne dit même pas merci du bout des lèvres. Je trouve que ça manque de classe, et profiter à un tel point d’un formidable support totalement gratuitement sans offrir une contrepartie revient à mépriser 11 % des Français. On verra si entre les deux tours Hollande drague lui aussi l’électorat du Front National parce qu’avec eux rien ne sera systématique comme avec le Front de Gauche. Ce serait encore plus rageant qu’il s’engage à incorporer des réformes pour leur plaire, alors qu’il reste intransigeant avec Mélenchon. Heureux de s’en sortir à si bon compte et sans grand effort, Hollande refuse les trois débats avec Sarkozy, et là on ne lui donne pas tort car le Président sortant est un teigneux et un retors.

    Il y a quelque chose qui me gêne de voir le pouvoir tomber tout chaud dans le bec de Hollande, et encore plus de le voir se payer le luxe de gouverner sans avoir à s’allier et négocier ces reports de voix. Cette frustration est encore plus grande du fait que l’heureux bénéficiaire ne brille ni par ses antécédents ni par ses prestations ternes et sans relief. On n’a presque jamais ce qu’on mérite, on a ce qu’on négocie, mais Hollande n’a ni mérité ni négocié sa bonne fortune. Mais revenons à Mélenchon, qui offre infiniment plus d’intérêt que le nouveau Président. Alors que Hollande aura son heure de gloire pendant le quinquennat, Mélenchon va continuer humblement et très activement à construire avec le Front de Gauche la victoire pour la prochaine fois. Ces cinq ans seront mis à profit pour lutter pour défendre le peuple et faire en sorte que ce parti soit favori pour 2017. On n’a pas fini d’entendre parler de lui.

    Jean Luc Mélenchon a prouvé qu’il n’était pas un politicard calculateur, mais que tous ses efforts étaient exclusivement orientés au service d’un idéal pour les intérêts du peuple. Autant sur la forme que sur le fond il tranche avec le reste de la classe politique, et c’est assez rare pour que ça soit souligné.

    Algarath

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  • À la manière des jeunes des cités qui narguent la police, les policiers ont nargué la justice ce 26 avril. Ils réclament « la présomption de légitime défense ».

    Autrement dit le droit de pouvoir tirer même quand ils ne sont pas en danger. Comme les gendarmes en somme ; exemple celui de Perpignan qui avait fait un beau carton sur un gardé à vue qui s’enfuyait… menotté ! C’est dire si le gendarme en question était menacé. Pour éviter ces coquetteries de « présomption » qui n’empêcheront jamais la Justice de s’en mêler, je propose d’aller plus loin que Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy.

    Pourquoi ne pas instaurer « la défense illégitime » ? L’avantage ? On pourrait tirer d’abord et présumer ensuite.

    Bruno Testa
    for lunion.presse.fr
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  • Cette Espagne que j'ai tant aimée, que j'aime toujours autant ...

    Finance en berne. L'Espagne est confrontée à une « crise de proportions immenses », a dit hier le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo. Depuis mercredi soir, les mauvaises nouvelles pleuvent sur le pays. L'agence de notation financière Standard & Poor's (SP) a baissé de deux crans la note de la dette souveraine du pays, de « A » à « BBB + », comme l'Italie. C'est-à-dire à quelques crans seulement de la catégorie spéculative. Elle y a ajouté une perspective négative, redoutant des dérapages budgétaires plus importants que prévu. Conséquences immédiates : emprunter de l'argent coûte encore plus cher pour alimenter les caisses de l'État. Les taux, sur dix ans, ont grimpé hier à 5,908 %, contre 5,811 % la veille. À titre de comparaison, ils sont à 2,993 % en France, et à 1,671 % en Allemagne.

    Emploi en berne. Hier matin, l'Institut de statistiques a révélé que le chômage venait de franchir un niveau jamais atteint depuis vingt ans : 24,44 %, un record parmi tous les pays industrialisés. Près d'un Espagnol sur quatre est sans emploi, et même un jeune sur deux. Une situation sociale et humaine dramatique.

    Croissance en berne. Et, lundi, le même institut confirmera l'entrée en récession du pays, pour la seconde fois en trois ans. Concrètement, après un recul de 0,3 % de la création de richesses (le Produit intérieur brut, PIB) au dernier trimestre 2011, le taux de croissance reculerait à nouveau de 0,4 % au premier trimestre 2012. Et c'est sans compter les inquiétudes que suscitent les banques espagnoles, et les actifs immobiliers toxiques, dont certaines sont encore chargées...

    Horizon en berne. Aucun espoir de croissance ne pointe à l'horizon, avant 2014. Le gouvernement vient de prendre des mesures d'économies budgétaires de 42 milliards d'euros pour l'année. Il poursuit sa stricte ligne de rigueur, avec des objectifs draconiens : réduire le déficit public de 8,5 % à 5,3 % du PIB cette année, puis à 3 % du PIB l'année prochaine. « Trop sévère », préviennent, depuis longtemps, nombre d'économistes. En dégradant la note de la dette du pays, S & P a, elle-même, clairement fait savoir qu'elle ne croyait pas l'Espagne capable de tenir de tels objectifs. « La situation en Espagne est en train de se muer en situation à la grecque : la récession est tellement profonde que, quand vous faites un pas en avant vers l'austérité, cela vous amène deux pas en arrière », analyse Stephen King, économiste en chef d'HSBC.

    Changement de cap ? Avec une économie aussi déprimée, le pays peut-il réellement espérer réduire ses déficits ? Une certitude : la situation de l'Espagne va donner du grain à moudre à ceux, de plus en plus nombreux, qui critiquent les politiques du « tout austérité ».

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  • Le gaz de schiste, c’est bel et bien fini, non ? On s’en souvient : en juillet dernier, le gouvernement fait voter une loi interdisant la fracturation hydraulique. Les opposants poussent un ouf de soulagement. Erreur : c’est reparti !

    Sur la soixantaine de permis de recherche, seuls les quatre qui annonçaient ouvertement recourir à la fracturation hydraulique ont été retirés. Comme par hasard autour du Larzac, épicentre de la mobilisation… Et actuellement, plus de 70 permis sont à l’étude au Bureau exploration-production des hydrocarbures, tandis que 14 nouveaux permis concernant le Bassin parisien, la Lorraine et l’Aquitaine arrivent en fin d’instruction. Par quel prodige ? « La loi interdit la fracturation hydraulique », précise-t-on au ministère de l’Écologie, « mais elle n’interdit pas d’aller chercher le gaz de schiste ». Nuance.

    Pour mémoire : ces fonds de tiroirs des gisements pétroliers, dits non conventionnels, sont accessibles à condition d’aller fracturer la roche-mère jusqu’à 4 kilomètres de profondeur, et au prix fort (consommation moyenne de 15 millions de litres d’eau par puits, pollution des nappes phréatiques par des adjuvants chimiques, séismes, voire, en prime, quelques effets spéciaux explosifs à la sortie du robinet). « Comme la loi interdit la technique d’exploitation sans la définir, et non l’exploitation elle-même », explique Hélène Bras, avocate de la Coordination nationale des collectifs contre les gaz et huile de schiste, « les pétroliers se livrent à une véritable escroquerie intellectuelle pour la contourner. Pour obtenir un permis de recherche, il leur suffit simplement d’éviter les mots qui fâchent ». La « fracturation hydraulique » et son complice, le « forage horizontal ».

    On assiste donc, depuis quelques mois, à un véritable concours de figures de style. Les compagnies qui viennent d’obtenir les 14 nouveaux permis, pourtant spécialisées dans les gaz et pétrole de schiste, ont franchi l’instruction grâce à une simple périphrase : « recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux ». D’autres sociétés, euphémisantes, font état de « forages conventionnels ». La société Vermilion, elle, parle de « techniques conventionnelles » appliquées à des « gisements non conventionnels ». Exxon Mobil se contente, sur le site d’information qu’il finance, d’un synonyme, la « stimulation hydraulique ». Et personne ne sait ce que cachent ces formulations, puisque les pétroliers s’abritent derrière le secret industriel…

    Autre ruse, qu’explique Dominique Jourdain, membre du Collectif Carmen, dans l’Aisne : « Si les pétroliers investissent des millions dans ces plates-formes, c’est dans l’espoir de les voir se transformer en "puits expérimentaux", ce qui leur permettra de faire de la fracturation ». Car, si l’article 1 de la loi interdit la fracturation hydraulique, son article 2 crée une commission susceptible de l’expérimenter « à des seules fins de recherche scientifique sous contrôle public ». Et ce en application du principe de précaution, justifie le gouvernement sur son site : le seul moyen d’en connaître les risques, c’est de tester. Imparable.

    Cette pratique se limitera-t-elle à un « site expérimental », comme le disait sans s’attarder François Kalaydjian, représentant de l’Institut Français du pétrole (France Culture, le 6/04) ? Pas sûr : le rapport du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies préconise de tester la fracturation hydraulique dans « des forages pilotes sur chaque bassin », l’implantation de ces forages étant « à définir en cohérence avec les besoins des oprérateurs concernés ». Du sur-mesure ! Sauf que la loi, votée précipitamment, est si contradictoire que, assure Pierre-Antoine Lachal, du ministère de l’Industrie, il faudra de nouveau la changer pour pouvoir réellement procéder aux expérimentations.

    Depuis le 21 mars, les citoyens disposent de quatre-vingt-dix jours pour « formuler leurs observations » concernant les 14 nouveaux permis, via le site Internet du ministère de l’Écologie. « Le gouvernement tiendra compte de ces observations », assure Pierre-Antoine Lachal. Oui, mais quel gouvernement ?

    Le Canard Enchaîné N° 4774 du 25 avril 2012

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  • Le jour du 1er tour de la présidentielle, hasard sans doute, Johnny Hallyday confiait au Journal du dimanche qu’il n’aurait jamais dû se mêler de politique.

    Je me suis dit tiens, Johnny serait-il devenu raisonnable avec l’âge ? Et puis voilà que Le Canard enchaîné nous apprend que « le chanteur abandonné » devrait neuf patates au fisc. Moi qui croyais bêtement que Johnny agissait à l’affect, je découvre au contraire qu’il est un fin et rusé analyste.

    Ne pas appeler à voter pour son pote Nicolas comme il l’avait fait en 2007, n’est-ce pas une manière d’anticiper la défaite et de signifier à Hollande qu’il ne lui est a priori pas hostile ? Une douce attention qui mériterait bien une faveur… fiscale !

    Bruno Testa
    for lunion.presse.fr
    altermonde-sans-frontière


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