• par Philippe Bilger

    C’est tellement systématique que cela en devient risible après même les pires tragédies ! Dès qu’un crime atroce a été commis, qu’un enfant, par exemple, a été violé et tué ou que des agissements malfaisants répétés ont bouleversé un village, une ville, une région, le même processus médiatique est enclenché. On va questionner ceux qui ont connu, dans leur quotidienneté, la personne suspectée après qu’elle a été interpellée puis mise en examen.

    À chaque fois, l’air ébahi ou placide, ils répondent que « ça ne lui ressemble pas », qu’on n’aurait pas pu imaginer cela d’elle, qu’elle était serviable et bien appréciée ou, plus banalement, qu’on n’avait jamais eu rien à lui reprocher, qu’elle ne s’était jamais fait remarquer défavorablement. Bref, que le crime apparaît comme une totale surprise, une anomalie dans cette vie et pour cet homme que rien, auparavant, ne distinguait. Ce qui est ridicule dans cette démarche sans cesse opérée par des journalistes curieux est l’ignorance de la nature humaine qu’elle révèle. Comme si le « crime de sale gueule » existait et que fatalement l’horreur de ce qui était projeté et perpétré devait s’inscrire sur le visage, sur le corps, dans l’apparence du transgresseur.

     

    Ce serait alors si simple, si confortable, pour notre propre tranquillité d’âme, notre sérénité sociale, que ces stigmates éclatants, comme des indices humains et rassurants : le crime laissait forcément des traces là où il passait, dans sa préparation comme dans son exécution. Il ne pouvait pas ne pas avoir d’incidence sur la nature humaine, il devait être visible à l’œil nu, sinon on n’était pas loin d’un monde doublement immoral : que l’assassinat ait été commis, soit, mais aussi qu’il n’ait pas marqué la physionomie de l’auteur. Il est dur de s’habituer au surgissement de l’horreur sans qu’elle ait bouleversé, dégradé, étiqueté son principal responsable. Comme si pour la multitude des honnêtes gens il y avait là une injustice.

    Intolérable que le criminel soit, avant son forfait, comme tout le monde. À quoi sert d’être voué à l’innocence si on ne remarque pas d’emblée les coupables ? Mais je vous le dis : il était si gentil, il n’aurait pas fait de mal à une mouche.

    philippebilger.com

    Ils sont tous gentils ... avant !


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  • Imaginez un monde merveilleux où, avant d’oser inspecter un élevage industriel, tout inspecteur de l’État devrait annoncer sa venue au minimum un mois à l’avance. Juste le délai suffisant pour que les éventuels fraudeurs fassent le ménage dans les bidons de pesticides non homologués, se débarrassent des médocs et autres anabolisants filés au bétail, stoppent net les épandages illégaux de lisier, évacuent les cochons clandestins…

     Pour que ce rêve deviennent réalité, 60 députés UMP ont déposé, le 1er avril – ça ne s’invente pas – un projet de loi pas piqué des hannetons. Pour nos parlementaires qui ont eu cette chouette idée, les contrôles sont devenus trop enquiquinants. Jugez plutôt. Aujourd’hui, un inspecteur peut débarquer sans crier gare dans n’importe quelle ferme de France et de Navarre, le pauvre agriculteur n’est informé de la descente, par courrier, que 48 heures avant. Soit deux jours seulement pour agir. Face à cette injustice, nos députés poussent ce cri du cœur : « Nos agriculteurs sont de véritables professionnels auxquels il convient de faire davantage confiance, notamment en leur laissant un délai raisonnable pour se préparer aux différents contrôles. »

    Cette délicieuse proposition de loi « visant à instaurer une information préalable des agriculteurs sur tous les contrôles » prévoit carrément d’inclure dans le Code rural et le Code de l’environnement « l’information préalable des agriculteurs sur chaque contrôle ». Exit le cauchemar du margoulin de se faire prendre en « flagrant délit environnemental », en train, par exemple, d’asperger ses cultures avec des produits interdits ou en dehors de la période autorisée. Véritable entrave à l’esprit d’entreprise, les contrôles inopinés disparaissent définitivement.

    Parmi les 60 députés qui veulent libérer nos agriculteurs des insupportables contraintes environnementales et sanitaires, on trouve, pêle-mêle, l’ancien ministre Yves Jégo, l’industriel Olivier Dassault, Olivier Marleix, l’ex-conseiller de Sarkozy à l’Élysée, et, bien sûr, l’ineffable Marc le Fur, élu des Côtes-d’Armor qui présida un temps le Club des Amis du Cochon à l’Assemblée Nationale. Il était temps de réagir au scandaleux rapport de la Cour des comptes, qui, il y a deux mois, s’alarmait de « l’insuffisance des contrôles sanitaires » réalisés par les services du ministère de l’Agriculture, tout en épinglant « l’absence de sanctions suffisantes » pour les tricheurs.

    Comme d’hab, tout ça, c’est la faute à Bruxelles, qui « nous impose de mettre régulièrement à jour la législation française pour prendre en compte les nouvelles exigences sociales, environnementales et sanitaires de l’Union européenne », dixit le rapporteur Thierry Benoît, député UDI d’Ille-et-Vilaine. On croirait entendre Xavier Beulin : le patron de la FNSEA, principal syndicat agricole et chantre du productivisme, qui ne cesse de pester contre l’Europe, tout en empochant, chaque année, en tant que gros céréalier de la Beauce, 140 000 euros d’aides directes européennes…

    Espérons que tout cela finisse dans les choux (de Bruxelles) !

    Le Canard Enchaîné N° 4877 du 16 avril 2014

    La loi des puissants ...


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  • C'est le titre de la météo du journal,
    une météo normande quoi !
    Le but de la vie est de faire que votre rythme cardiaque corresponde au rythme de l'univers
    en fonction de votre nature avec la nature.
    Joseph Campbell

    Ni chaud, ni froid ...


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  • Elle a eu un bel arrosage ...
    Mais léger, celui qui n'abime pas les fleurs !
    Je sais qui je suis.
    Et après toutes ces années, il y a de la victoire dans cela.
    Rust Cohle

    La nature est en joie ...

     


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  • Il ressemble à un champignon mais ce n'est pas un champignon.
    Malgré son nom commun du champignon maltais , le Cynomorium coccineum ( Cynomoriaceae ) est en effet un très étrange  holoparasite (qui se nourrit de la plante hôte).
    Comme holoparasite , le Cynomorium coccineum n'a pratiquement pas de chlorophylle, étant ainsi incapable de photosynthèse,  cette plante passe le plus clair de sa vie souterraine (c'est un géophyte) comme une forme complètement parasite d'autres plantes .
    Le champignon maltais se développe  dans les sols secs, rocheux ou sableux, souvent dans les marais salants ou d'autres habitats salins à proximité de la côte méditerranéenne.
    Quand il n'est pas en fleurs, le champignon maltais est tout simplement un rhizome, une tige souterraine, attaché aux racines de la plante hôte par l'intermédiaire de ses annexes appelées haustoria. Il est un parasite des racines et n'a aucun système racinaire ou feuilles. Après les pluies d'hiver, il fleurit à la fin du printemps. Une inflorescence à croissance lente rouge foncé ou violacée émerge du sol sur une tige non ramifiée charnue.  Son inflorescence pousse à 15-30 cm de long avec beaucoup de fleurs écarlates, qui peuvent être mâles, femelles ou hermaphrodites dans certains cas.
    Le champignon maltais était connu déjà des Arabes et des Chinois de la première période du Moyen Age. Non seulement il a été connu et perçu comme aliment de survie en période de famine, mais il était aussi connu pour un large éventail de propriétés médicinales et utilisé pour traiter une variété de troubles.
    Le terme latin dans cuscute Cynomorium vient du grec " kynomorion " , et le mot latin coccineum est dû à sa couleur vive écarlate .
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cynomorium_coccineum

    Curiosité ...


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  • Un projet de soins et de beauté pour votre plante ...

    Le Phytophiler : c'est une série de pots en terre cuite tournés  à la main sur lequel s'annexent des objets fonctionnels , suggérant des gestes possibles et des soins quotidiens pour les plantes qui peuplent nos espaces de vie.
    Ces éléments supplémentaires représentent des tentatives d'interagir avec le monde intérieur des plantes, grâce à des méthodes et des sensibilités qui sont les actes humains typiques.
    Les gestes qui améliorent la relation avec les plantes, et qui sont la preuve important d'une nouvelle attitude envers la nature et d'une conscience établie de nous trouver devant des êtres sensibles qui appartiennent à un monde «autre» qui nous complète.
    http://www.dossofiorito.com/portfolio/the-phytophiler/

    Créer un décor autour d'une plante ...


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  • Focus sur le Castello di Sammezzano, chateau caché au beau milieu des collines de la Toscane de l’Italie du Nord. Construit il y a plus de 400 ans, ce bâtiment à été oublié de la population avant d’être retrouvé et bientôt transformé en complexe sportif de luxe, comprenant un hôtel et des appartements.
    http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=it&u=http://it.wikipedia.org/wiki/Castello_di_Sammezzano&prev=/search%3Fq%3Dcastello%2Bdi%2Bsammezzano%26biw%3D1366%26bih%3D621
    http://www.fubiz.net/2014/04/22/abandoned-technicolor-castle/

    Etonnant ...


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  • Différence ... indifférence ...

    Elle ne comprend pas que
    mon corps ne produit pas
    le bonheur comme le sien, que toutes les
    la joie que j'ai, c'est de substitution,
    que si c'était aussi facile
    d'être simplement heureux, je le serais.

    Il ne comprend pas que
    Je ne critique pas sa tristesse,
    Je veux juste qu'il soit bien
    mais je suis complètement
    impuissante à le garder ainsi.


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  • Vous ...

    Vous me lisez
    avec vos doigts
    me dessinant,
    avec vos yeux,
    comme un journal,
    ou une vieille carte du monde,
    utilisée et à mettre au rebut.

    J'avais espéré que vous aimeriez
    vouloir m'explorer un peu plus,
    ou à tout le moins,
    M'aimer encore un moment ...
    csh


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  • Nantes et les maisons à colombages ...

    Nantes a aussi ses vieilles façades à pans de bois, vestige médiéval remis au goût du jour par les constructions actuelles en bois.
    Situé dans le quartier du Bouffay, en plein centre historique nantais, la rue Bossuet, vous y accéderez par exemple depuis la place du Change, en passant par la rue des Carmes au nord de la place. Au bout de cette rue, un petit crochet à droite puis à gauche vous permettront de découvrir la rue Bossuet qui abrite deux des plus belles maisons à colombages de Nantes.
    Petites précisions sur les maisons à encorbellement ou maisons à pans de bois.
    On appelle maison à colombage ou à pans de bois une maison constituée d’une ossature de bois (la structure même de la maison, faite de poteaux et de sablières) et de colombages (qui forment les murs et qui onta un rôle de remplissage et de raidisseur - avec des briques et du torchis par exemple).
    http://www.bzh-explorer.com/Colombages-rue-Bossuet?lang=fr

    Sur cette photo, derrière le grand portail rouge et dans la maison accolée,
    il y a un restaurant et l'été, manger dans la cour, c'est tout un monde, surtout le soir.

    Nantes et les maisons à colombages ...


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